En 14 avant J.-C. l'empereur Auguste fit de Digne une colonie romaine de droit latin. La cité devint ensuite le siège du plus ancien évêché des Alpes. Au haut
moyen âge, l'agglomération antique était mal défendue, étant trop exposée aux incursions des envahisseurs, en particulier les Sarrasins qui allaient et
venaient pour piller entre la côte et les routes montagneuses. C'est alors que l'évêque érigea un château fort sur l'éminence rocheuse voisine, qui forma le
coeur de la cité médiévale.
Si elle garda une certaine importance jusqu'au 16ème siècle, la ville rencontra ensuite de sérieuses difficultés. Des épidémies, récurrentes, les guerres de religion réduisirent
fortement sa population. A la fin de l'ancien régime, Digne n'est plus qu'une agglomération relativement modeste au sein de la haute Provence, réservoir de
main-d'oeuvre pour les plaines littorales. Chaque année, les Gavots descendaient de leurs pauvres montagnes afin de gagner leur vie en faisant les moissons,
par exemple dans le pays d'Arles.
La Révolution redonne à Digne une nouvelle vitalité. Située dans un territoire rural peu urbanisé par rapport à la Provence rhodanienne et maritime, la petite
ville est choisie pour devenir le chef-lieu d'un nouveau département, les Basses-Alpes, rebaptisé aujourd'hui Alpes de Haute-Provence. Son évêché est restauré.
Digne est ainsi devenu un centre administratif commercial et agricole, plus spécialement consacré à la lavande. Cette activité est fêtée chaque année au cours
de fêtes estivales.
Rémy Venture