L'actuelle préfecture du Var a connu des débuts très modestes. Même si sa rade a sans doute toujours constitué un lieu de relâche pour les navires, aucun établissement important ne s'y fixe avant la fin du moyen âge. Une agglomération n'y existe pas moins depuis la période antique. Elle devient siège d'un évêque au 5ème siècle, mais est souvent pillée durant la période trouble du bas moyen âge, époque au cours de laquelle la Provence orientale est la victime d'incursions menées par les Sarrasins basés à la Garde-Freinet. Ce n'est que lorsque ces derniers seront expulsés par le Comte Guillaume le Libérateur en 972 que cette contrée retrouve enfin la paix.

C'est l'annexion de la Provence à la France qui fait la fortune de Toulon. La monarchie capétienne lui donne peu à peu la vocation qui sera désormais la sienne, celle d'être le grand port militaire français en Méditerranée. Cela ne se fait d'abord que progressivement. Toulon inaugure sa nouvelle fonction à l'époque des guerres d'Italie. Mais sous le règne de François 1er, la cité est si mal défendue que Charles Quint l'occupe très facilement à deux reprises, en 1524 et en 1636. Henri IV commence à construire des fortifications plus importantes ainsi qu'un arsenal militaire. Repris par Richelieu, le projet est enfin complètement concrétisé par Louis XlV. Le port supporte ainsi victorieusement un siège en 1707, pendant la guerre de succession d'Espagne.

Royaliste sous la Révolution, la ville se livre aux Anglais durant l'été 1793. C'est au cours du siège mené pour reprendre le port que se fait connaître un jeune officier d'artillerie nommé Napoléon Bonaparte. Une fois repris, Toulon est châtiée, et perd sa fonction de chef-lieu de département au profit de Draguignan. La colonisation du 19ème siècle développera encore le rôle militaire de Toulon, qui sera gravement endommagée au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Ayant vu beaucoup croître sa croissance urbaine après 1960, Toulon est devenue préfecture du Var en 1974.

Rémy Venture